L’accessibilité des supports pédagogiques est un enjeu fondamental pour garantir une formation inclusive et adaptée à tous les apprenants, y compris ceux en situation de handicap. Un support inadapté peut constituer un véritable frein à l’apprentissage, tandis qu’une conception pensée pour l’accessibilité favorise l’égalité des chances. Qu’il s’agisse du handicap visuel, auditif, moteur ou intellectuel, chaque situation nécessite des ajustements spécifiques afin d’assurer une compréhension et une interaction optimales avec les contenus pédagogiques. Découvrez les principes clés, les outils et les bonnes pratiques pour rendre vos supports accessibles à tous.
Accessibilité des supports pédagogiques : les points clés selon les handicaps
- Handicap visuel : assurer un bon contraste entre le texte et l’arrière-plan, utiliser des polices lisibles et ajustables, intégrer des descriptions textuelles pour les images qui contiennent des informations, c’est-à-dire qui ne sont pas des images simplement décoratives.
- Exemple : utiliser des couleurs contrastées comme le noir sur blanc et éviter le blanc sur l’orange, utiliser des polices lisibles comme les polices « bâton » (Tahoma, Arial, Calibri…) pour les personnes malvoyantes.
- Handicap auditif : fournir des alternatives textuelles pour les contenus audiovisuels, utiliser des sous-titres et des transcriptions.
- Exemple : inclure des sous-titres dans les vidéos de formation pour les personnes sourdes ou malentendantes.
- Handicap moteur : assurer la navigabilité des documents sans dépendre exclusivement de la souris, fournir des alternatives pour les interactions complexes.
- Exemple : utiliser des raccourcis clavier dans les présentations PowerPoint pour faciliter la navigation pour les personnes rencontrant des difficultés à utiliser la souris.
- Handicap intellectuel : simplifier le langage et la mise en page, utiliser des supports visuels et des exemples concrets.
- Exemple : présenter les informations de manière structurée et concise, en évitant les termes techniques complexes.
Les outils de test et d’amélioration de l’accessibilité
Certains outils intègrent des fonctionnalités de diagnostic d’accessibilité et proposent des corrections automatiques ou semi-automatiques. Parmi ces outils, on peut citer :
Adobe Acrobat Pro DC :
Adobe Stock est largement utilisé pour créer et modifier des fichiers PDF. Il intègre des fonctionnalités avancées pour rendre les documents PDF accessibles, telles que la vérification automatique de l’accessibilité, la possibilité d’ajouter des balises et des descriptions aux éléments visuels, ainsi que des outils pour faciliter la navigation et la lecture des contenus pour les personnes en situation de handicap.
Microsoft Office :
Les logiciels de la suite Microsoft Office, tels que Word, PowerPoint et Excel, proposent également des fonctionnalités d’accessibilité pour créer des documents accessibles. Par exemple, Word offre des options pour structurer le contenu avec des titres et des listes, PowerPoint permet d’ajouter des descriptions aux éléments visuels, et Excel offre des outils pour faciliter la navigation et l’interaction avec les tableaux de données.
NVDA (NonVisual Desktop Access) :
NVDA est un logiciel gratuit et open source de lecteur d’écran pour les utilisateurs de Windows. Il permet aux personnes aveugles ou malvoyantes d’accéder à l’information affichée à l’écran en convertissant le texte en discours ou en braille. NVDA peut également évaluer l’accessibilité des documents et des sites web en fournissant des retours sur la structure et le contenu, ainsi que des suggestions pour améliorer l’accessibilité.
JAWS (Job Access With Speech) :
JAWS est un logiciel de lecteur d’écran développé par Freedom Scientific, conçu pour les utilisateurs de Windows. Il permet aux personnes aveugles ou malvoyantes d’accéder à l’information affichée à l’écran en convertissant le texte en discours ou en braille. JAWS offre également des fonctionnalités avancées pour la navigation et l’interaction avec les applications et les sites web.
Les bonnes pratiques
Certaines adaptations doivent être prévues systématiquement dès la conception des documents pour garantir leur accessibilité, indépendamment de la présence d’une personne présentant un handicap :
- Utilisation des modèles de documents accessibles préexistants, comme les slides formatés avec une disposition particulière selon leur finalité : page de titre, diapositive de titre, titre et contenu, titre de section, comparaison, image avec légende, vide…
- Structuration logique du contenu avec l’utilisation de titres et de sous-titres.
- Intégration de descriptions textuelles pour les images contenant des informations ainsi que pour les graphiques et schémas.
- Utilisation de couleurs et de polices lisibles.
D’autres adaptations spécifiques peuvent être effectuées, mais dans le cadre de l’aménagement raisonnable, elles seront mises en place uniquement lorsque cela est nécessaire pour répondre aux besoins d’une personne présentant un handicap spécifique, telles que la conversion d’un document en braille ou la création de supports de formation alternatifs, comme des textes plus courts, simplifiés, sans termes techniques ou rares, avec des phrases courtes, etc.
Les erreurs à éviter
- Ne pas utiliser uniquement des supports visuels ou auditifs sans alternatives textuelles.
- Eviter les polices de caractères difficiles à lire ou les couleurs de texte et d’arrière-plan trop similaires.
- Ne pas négliger la structuration du document et la clarté du langage utilisé.
- Éviter les présentations trop complexes ou surchargées qui peuvent être difficiles à suivre pour les personnes ayant des troubles cognitifs.
Conclusion
Créer des supports pédagogiques accessibles ne relève pas uniquement d’une obligation réglementaire, mais d’une véritable démarche inclusive qui profite à l’ensemble des apprenants. En intégrant dès la conception des solutions adaptées aux différents handicaps – contrastes visuels, sous-titres, structuration du contenu ou simplification du langage –, les formateurs et concepteurs pédagogiques favorisent un apprentissage équitable et efficace. Pour aller plus loin, l’adoption du Facile à Lire et à Comprendre (FALC) est une solution pertinente pour simplifier l’accès à l’information, en particulier pour les personnes en situation de handicap cognitif.
Toutefois certaines recommandations peuvent entrer en conflit les unes avec les autres.