Voici une liste de 10 biais inconscients que l’on peut constater en recrutement, management ou en gestion des ressources humaines et qui peuvent entraver la promotion de la diversité
Biais de confirmation
- Définition : Le biais de confirmation est la tendance à rechercher, interpréter et se rappeler sélectivement les informations qui confirment nos croyances ou nos hypothèses préexistantes, tout en ignorant ou en interprétant de manière biaisée les informations qui contredisent nos convictions.
- Exemple : Un recruteur a une impression initiale positive d’un candidat lors de l’entretien, et tend à poser des questions qui valident cette impression tout en minimisant les signaux qui pourraient indiquer des lacunes dans les compétences.
- Source théorique : Le biais de confirmation a été largement étudié en psychologie cognitive, et des chercheurs comme Peter Wason (1960) et Raymond Nickerson (1998) ont contribué à sa compréhension.
Biais de similarité
- Définition : Le biais de similarité se produit lorsque nous favorisons les personnes qui nous ressemblent ou qui partagent des caractéristiques similaires avec nous, comme l’âge, le genre, l’origine ethnique ou les intérêts personnels.
- Exemple : Un manager embauche régulièrement des candidats qui ont fréquenté la même université que lui, même si d’autres candidats présentent des compétences ou des expériences plus pertinentes pour le poste.
- Source théorique : Le biais de similarité est étudié dans le domaine de la psychologie sociale, et des chercheurs comme Solomon Asch (1946) ont exploré ses mécanismes.
Biais d’homogénéité de l’exogroupe
- Définition : Le biais d’homogénéité de l’exogroupe se produit lorsque nous percevons les membres d’un groupe extérieur comme étant plus homogènes et moins diversifiés que les membres de notre propre groupe.
- Exemple : Un recruteur peut supposer que tous les candidats d’une université étrangère ont des compétences et des expériences similaires, même si chaque individu est unique.
- Source théorique : Le biais d’homogénéité de l’exogroupe est étudié en psychologie sociale, et des chercheurs comme Gordon Allport (1954) ont contribué à sa compréhension.
Biais de projection
- Définition : Le biais de projection se produit lorsque nous attribuons à autrui nos propres pensées, sentiments ou traits de personnalité, souvent de manière inconsciente.
- Exemple : Un manager assume que les membres de son équipe partagent ses priorités ou ses motivations, sans tenir compte des différences individuelles induisant des enjeux personnels tout à fait différents.
- Source théorique : Le biais de projection est étudié en psychologie sociale, et des chercheurs comme Fritz Heider (1958) ont exploré ses implications.
Biais de représentativité
- Définition : Le biais de représentativité se produit lorsque nous faisons des jugements basés sur des stéréotypes ou des schémas préétablis plutôt que sur des données objectives.
- Exemple : Un recruteur présume qu’un candidat est excellent en mathématiques parce qu’il est d’origine asiatique, reflétant ainsi un stéréotype culturel.
- Source théorique : Le biais de représentativité a été étudié par Daniel Kahneman et Amos Tversky dans le cadre de la théorie des perspectives (1974).
Biais d’ambiguïté
- Définition : Le biais d’ambiguïté se produit lorsque nous évitons de prendre des décisions dans des situations ambiguës ou incertaines, préférant des choix plus simples ou plus familiers.
- Exemple : Un recruteur rejette un candidat prometteur parce qu’atypique sur le poste à pourvoir (poste occupé de tout temps par un homme et non une femme, par un jeune et non un senior, par un Blanc et non un Noir, etc.
- Source théorique : Le biais d’ambiguïté est étudié en économie comportementale, et des chercheurs comme Daniel Kahneman et Amos Tversky ont contribué à sa compréhension.
Biais de conformisme
- Définition : Le biais de conformisme se produit lorsque nous adoptons les attitudes, les croyances ou les comportements d’un groupe social pour nous conformer à ses normes, même si cela contredit nos propres jugements ou préférences.
- Exemple : Un manager prend une décision de recrutement basée sur les préférences de son équipe plutôt que sur une évaluation objective des compétences du candidat.
- Source théorique : Le biais de conformisme est étudié en psychologie sociale, et des chercheurs comme Solomon Asch (1951) ont mené des expériences célèbres sur ce sujet.
Biais de prototype
- Définition : Le biais de prototype se produit lorsque nous évaluons un individu ou une situation en fonction de notre perception d’un prototype idéal ou typique, plutôt que sur la base de caractéristiques individuelles.
- Exemple : Un recruteur juge un candidat sur la base de critères de « l’idéal du candidat parfait » ou « mouton à 5 pattes », plutôt que sur ses compétences et son potentiel réels.
- Source théorique : Le biais de prototype est étudié en psychologie cognitive, et des chercheurs comme Eleanor Rosch (1973) ont exploré ses implications.
Biais de statut
- Définition : Le biais de statut se produit lorsque nous accordons plus de valeur ou de considération à une personne en raison de son statut social, professionnel ou économique perçu.
- Exemple : Un recruteur favorise un candidat issu d’une grande université prestigieuse par rapport à d’autres candidats ayant des qualifications similaires mais provenant d’établissements moins connus.
- Source théorique : Le biais de statut est étudié en psychologie sociale, et des chercheurs comme Henri Tajfel (1971) ont exploré ses mécanismes.
Biais de disponibilité
- Définition : Le biais de disponibilité se produit lorsque nous accordons plus d’importance aux informations ou aux exemples qui nous viennent facilement à l’esprit, souvent en raison de leur récence ou de leur saillance, et négligeons d’autres informations pertinentes mais plus anciennes ou moins ancrées dans la mémoire.
- Exemple : Un manager se souvient plus facilement des échecs passés des membres de son équipe plutôt que de leurs réussites, ce qui fausse son évaluation globale.
- Source théorique : Le biais de disponibilité est étudié en économie comportementale, et des chercheurs comme Daniel Kahneman et Amos Tversky (1973) ont exploré ses implications.
Ces exemples illustrent comment chaque biais peut influencer les décisions de recrutement ou de gestion des équipes, et comment ils peuvent conduire à des résultats injustes ou à des pratiques discriminatoires. En comprenant ces biais et en mettant en œuvre des stratégies pour les atténuer, les organisations peuvent favoriser une culture plus inclusive et équitable.