Quelle est la perception de l’autisme dans le monde ? Pourquoi une approche interculturelle de l’autisme en entreprise ? Cette approche interculturelle est double. Dans cet article, nous traitons de l’autisme à travers le monde. Dans un autre article, nous traitons de l’autisme comme culture cognitive spécifique.
L’autisme de haut niveau, aussi appelé syndrome d’Asperger, est souvent mal compris dans le monde professionnel. Bien que les personnes concernées possèdent des compétences cognitives élevées, elles rencontrent des difficultés dans les interactions sociales et la communication implicite. Ces défis peuvent varier considérablement en fonction du contexte culturel, influençant ainsi la perception de l’autisme et les stratégies d’accompagnement.
Dans un monde du travail de plus en plus internationalisé, les entreprises doivent adopter une approche interculturelle pour mieux intégrer et accompagner les collaborateurs autistes. Cet article explore comment la culture influence la perception de l’autisme, les défis liés au management interculturel des employés autistes, et les bonnes pratiques pour favoriser une inclusion réussie.
La perception de l’autisme dans le monde à travers le prisme culturel
L’autisme est perçu différemment selon les cultures. Dans certains pays, il est diagnostiqué et pris en charge précocement, tandis que dans d’autres, il est souvent méconnu ou associé à des préjugés.
Perception occidentale
Dans les pays comme la France, le Canada ou les États-Unis, l’autisme est largement reconnu comme une neurodiversité, mettant l’accent sur les forces des personnes concernées (pensée analytique, rigueur, expertise technique). Des initiatives en entreprise, comme les programmes d’emploi adapté, facilitent leur intégration.
Perception asiatique
Dans des pays comme le Japon ou la Chine, les traits autistiques peuvent être perçus différemment. Le respect des règles sociales strictes et la discrétion peuvent masquer certains comportements autistiques, rendant leur reconnaissance plus complexe. Dans certains cas, l’autisme peut être stigmatisé, ce qui pousse les personnes concernées à masquer leurs difficultés.
Perception africaine et sud-américaine
Dans plusieurs cultures d’Afrique et d’Amérique latine, les troubles neurodéveloppementaux sont souvent mal diagnostiqués ou assimilés à des problèmes comportementaux ou encore considérés comme le signe d’un envoûtement par un mauvais esprit selon certaines croyances. L’absence de sensibilisation rend l’accompagnement en entreprise plus difficile.
Enjeu pour les entreprises internationales
Les entreprises doivent adapter leurs stratégies d’intégration selon le pays où elles opèrent. Une approche uniforme ne fonctionne pas : il est essentiel de comprendre les spécificités culturelles pour créer un environnement de travail inclusif.
Les défis du management interculturel des collaborateurs autistes
Gérer une équipe multiculturelle, incluant des employés autistes, soulève plusieurs défis :
La communication et les attentes sociales
Dans certaines cultures, la communication est directe (pays nordiques, Allemagne) tandis que dans d’autres, elle est indirecte et implicite (Japon, pays arabes). Les collaborateurs autistes, qui ont souvent une communication très littérale, peuvent être en difficulté dans un environnement où les non-dits et les sous-entendus dominent.
Exemple : un employé autiste dans une entreprise japonaise pourrait ne pas percevoir une consigne implicite donnée par un supérieur, ce qui peut être interprété comme un manque de respect ou d’attention.
La gestion des interactions sociales
Les interactions informelles (pause-café, déjeuner d’équipe) sont essentielles à la dynamique de groupe dans certaines cultures. Pour un salarié autiste, ces moments peuvent être anxiogènes ou perçus comme inutiles.
Exemple : Dans une entreprise brésilienne où les interactions sociales sont chaleureuses et fréquentes, une personne autiste qui préfère s’isoler peut être vue comme distante ou non investie.
L’adaptabilité aux changements organisationnels
Les personnes autistes ont souvent besoin de routines stables. Dans les cultures où le changement est rapide et constant (start-ups américaines, entreprises chinoises en hypercroissance), cela peut poser problème.
Exemple : une personne autiste travaillant dans une entreprise tech en Silicon Valley pourrait avoir des difficultés à s’adapter aux pivots fréquents de l’entreprise, causant stress et baisse de performance.
Bonnes pratiques pour une inclusion efficace en entreprise
Adapter la communication
- Clarifier les attentes : Privilégier des consignes précises et écrites, éviter l’ambiguïté.
- Former les managers à la communication inclusive et à la gestion de profils neurodivergents.
- Valoriser la diversité des modes d’expression, notamment en favorisant des réunions structurées et en évitant l’improvisation imposée.
Sensibiliser les équipes
- Organiser des sessions de sensibilisation pour éviter les malentendus culturels et neurodiversitaires.
- Créer un environnement de tolérance, en mettant en avant les compétences des collaborateurs autistes plutôt que leurs difficultés.
Aménager l’environnement de travail
- Proposer des espaces calmes pour éviter la surcharge sensorielle.
- Offrir des possibilités de télétravail, qui peuvent être bénéfiques selon la culture et l’organisation de l’entreprise.
- Respecter les préférences en matière d’interactions sociales, sans imposer de normes rigides.
Mettre en place un accompagnement personnalisé
- Mise en place de mentors pour faciliter l’adaptation à la culture d’entreprise.
- Offrir du coaching professionnel, notamment sur les codes implicites du travail selon le pays concerné.
- Soutenir les managers avec des outils pratiques pour accompagner efficacement leurs collaborateurs autistes.
Conclusion :vers un management inclusif et interculturel
L’inclusion des employés autistes en entreprise est un enjeu stratégique qui ne peut être traité de manière uniforme à travers les différentes cultures internationales. Comprendre les spécificités culturelles et adapter le management permet non seulement d’améliorer l’intégration des collaborateurs autistes, mais aussi de favoriser un environnement de travail plus inclusif et productif pour tous.
Les entreprises engagées dans la neuro-inclusion doivent ainsi développer des politiques adaptées aux réalités locales, tout en garantissant un cadre bienveillant et structurant.
Sources :
Emploi des personnes autistes, 2019 – https://fr.wikipedia.org/wiki/Emploi_des_personnes_autistes?utm_source=chatgpt.com