Accompagner les acteurs-clés des politiques d’emploi en faveur des Travailleurs handicapés
Référents Handicap, Managers, équipe des Ressources Humaines, équipe RSE (Responsabilité Sociale de l’Entreprise) …
Sommaire
Les Référents Handicap
Il existe 2 rôles différents de Référents Handicap :
- En entreprise
- En organisme de formation
Référent Handicap en entreprise
L’expérience montre que le rôle de Référent Handicap est à géométrie variable en fonction de la taille de l’entreprise, de son organisation, des synergies construites avec la Direction des Ressources Humaines (DRH) ou de la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE), de la pénibilité de ses métiers, du niveau de formation de ses emplois, etc.
En essayant de couvrir toutes les facettes possibles du rôle, le Référent Handicap pourrait avoir des responsabilités aux niveaux suivants :
- L’intégration, la mise en place des moyens de compensation du handicap, l’accompagnement et le suivi individuel des collaborateurs en situation de handicap
- Les actions de maintien dans l’emploi
- La prévention de la désinsertion professionnelle
- Le recrutement
- L’égalité des chances en termes de gestion de carrière
- L’accessibilité des formations selon les types de handicap
- La communication interne et externe
- Les achats aux secteurs du travail protégé et adapté
- La formation des acteurs clés
Référent Handicap en organisme de formation
Le rôle de Référent Handicap est également à géométrie variable. Il peut inclure le rôle de Référent Handicap en entreprise ou se focaliser uniquement sur les apprenants en situation de handicap. Dans ce dernier cas, nous pouvons trouver :
- L’intégration, la mise en place des moyens de compensation du handicap, l’accompagnement et le suivi individuel des apprenants, apprentis ou stagiaires en situation de handicap
- La mise en place d’actions pour rendre les formations accessibles selon les types de handicap
- La communication interne et externe
- La formation des acteurs clés
Les Managers
Des acteurs essentiels
Dans une politique en faveur de l’emploi des Travailleurs Handicapés, au-delà de l’engagement de la Direction et du professionnalisme de la Mission Handicap et des équipes RH, les Managers sont des acteurs handicap essentiels. Ils ont le pouvoir de dire « oui » : oui à un recrutement, oui à une évolution de carrière, oui à un aménagement de poste. Et ils sont souvent tentés de dire « non », parce que le handicap est vu comme une charge, une capacité de travail moindre, une exigence managériale supplémentaire.
Pour reprendre une expression devenue banale, les Managers sont entre le marteau et l’enclume : le marteau des ambitions économiques de performance et l’enclume des réalités humaines et psychologiques. Ils subissent souvent des doubles contraintes. La conciliation de la politique handicap avec les objectifs de résultats est souvent perçue comme une injonction paradoxale. Pourtant ce n’est pas une fatalité. Il existe des marges de manœuvre inexploitées.
Les Managers sont confrontés à des situations complexes :
- Problèmes de management impliquant un salarié avec autisme de haut niveau ou syndrome d’Asperger
- Problèmes de management impliquant un salarié Sourd
- Présomption de harcèlement impliquant un salarié Travailleur Handicapé ou issu d’une minorité discriminé
- Conflit impliquant un salarié Travailleur Handicapé ou issu d’une minorité discriminée
- Retour au travail d’un salarié ayant passé plusieurs mois en service psychiatrique
- Retour au travail d’un salarié après un burn out
La sensibilisation de l’équipe
Les arguments contre l’organisation d’une sensibilisation sont bien connus : « Cela relève du secret médical, il est interdit d’en parler », « Le handicap est invisible, il est inutile d’en parler », « Parler du handicap, c’est stigmatiser », « Au nom de l’égalité de traitement, il ne faut pas traiter les personnes handicapées de façon différente, donc ne pas faire de sensibilisation ».
Le problème est que la nature humaine est ainsi faite qu’elle cherche à comprendre ce qui l’étonne et quand elle n’a pas les explications, elle les invente. Ne pas faire de sensibilisation, c’est souvent laisser dire n’importe quoi. On dit « Elle travaille quand elle a envie ! » alors que la personne souffre d’une maladie invalidante qui provoque des moments de fatigue intense totalement imprévisibles. On dit « Il ne répond pas quand je l’appelle, puisqu’il le prend comme ça, je ne lui adresse plus la parole ! » alors que la personne est malentendante. On dit « Il a eu un fauteuil ergonomique dès son arrivée alors que cela fait 3 ans que j’en demande un ! » alors que la personne a pathologie du dos.
Faut-il faire une sensibilisation ou pas ?
Le 1er critère sur lequel tout le monde s’accorde est la visibilité ou l’invisibilité du handicap. Mais les interprétations sont souvent divergentes. Pour les uns, si le handicap est invisible, il est inutile d’en parler. Tandis que d’autres arrivent à la même conclusion parce que justement le handicap est visible.
Le 2ème critère est la visibilité de la compensation. Quand le handicap est invisible mais que la compensation est visible, cela peut créer des incompréhensions dans une équipe, notamment si les moyens mobilisés sont perçus comme des privilèges : matériel ergonomique, pauses supplémentaires, horaires aménagés, télétravail.
Le 3ème critère est le contexte professionnel. Deux paramètres sont discriminants : la qualité de vie au travail (risque psychosocial faible versus stress chronique) et la culture de l’entreprise (esprit collectif versus esprit individualiste).
Dans 3 situations, la décision est facile à prendre :
- Si le handicap et sa compensation sont vraiment invisibles, il est inutile de faire une sensibilisation.
- Si le handicap est visible et met les collègues si mal à l’aise qu’il y a un risque d’isolement de la personne handicapée (grave tétraplégie, maladie de peau, anatomie très anormale), il est souvent préférable de faire une sensibilisation.
- Si le handicap est invisible mais que la compensation est visible ou ne peut se réaliser qu’avec l’implication de l’équipe, il est souvent préférable de faire une sensibilisation.
Dans les autres cas, il faut peser le pour et le contre. Et pour ce faire, il faut trouver des personnes avec qui échanger sur le projet de sensibilisation. Les personnes qui peuvent nourrir la réflexion sont le Référent Handicap, le Manager, le médecin du travail, l’équipe RH, l’assistant/e social/e et il peut s’ajouter un expert externe.
Quand vous avez pris la décision de faire une sensibilisation, que faire ensuite ?
Il faut bien sûr en parler au Travailleur handicapé lui-même.
Puis plusieurs questions doivent être débattues : le contenu, les participants à la réunion, l’animation, la présence ou pas de la personne handicapée, la sollicitation éventuelle d’un prestataire spécialisé.